Au moment où la Société Générale annonce ce matin avoir enregistré un repli de son bénéfice net de 83% au troisième trimestre, du fait d’importantes provisions et dépréciations, principalement sur son activité de banque de financement et d’investissement, quelles sont vos relations avec votre banquier ?
L’investissement immobilier nécessite, pour la majorité des français, l’association d’un emprûnt bancaire sans lequel le projet ne serait pas réalisable. La crise financière a considérablement tendu les prêts interbancaires freinant de facto les prêts aux entreprises et aux particuliers. Avez-vous été contraint de revoir votre projet ou peut-être même de l’abandonner ? Georges Pauget, président du Crédit Agricole, confiait au JDD il y a une semaine que la demande de prêts était en forte baisse. La hausse des taux et le coût total des emprunts freinent-ils vos projets ?
Il est certain qu’un projet immobilier ne peut être envisagé qu’à la lumière du montant affiché sur la vitrine de l’agence immobilière ; à ce prix incluant les frais de l’agence, il faut évident ajouter les frais de notaire (env. 8%), le coût total du crédit, les frais de déménagement / emménagement, etc. … peut-être que le résultat émanant de ce calcul est aujourd’hui prohibitif pour de nombreux foyers?
La crise économique incite les banques à la plus grande prudence. Malgré la 1ère enveloppe de plus de 10 milliards d’euros versée par l’Etat à 6 grandes banques françaises, celles-ci ne semblent toujours pas enclin à rouvrir les vannes du crédit pour des ménages qui n’apportent pas des garanties de remboursement très solides.
Comme bon nombre de secteurs d’activités directement impactés par les tensions sur le crédit, l’immobilier résidentiel connaît actuellement une baisse spectaculaire du nombre de transactions. L’immobilier neuf est particulièrement touché puisque malgré les réservations de plus en plus de dossiers sont tout bonnement refusés par les banques pour cause d’apport insuffisant.
Les banques anticipent une baisse importante de la valeur des biens immobiliers dans les 5 prochaines années. Afin d’éviter tous risques d’impayés, elles exigent désormais des apports représentant au minimum 10 à 15 % de la valeur du bien pour s’assurer qu’une vente anticipée, dû à un non-remboursement dans le cadre d’une hypothèque, ne leurs fera pas perdre le moindre euro.